
Mémorial Alan Turing à Manchester
(source Wikipédia)
J’ai publié deux articles sur l’intelligence artificielle, le premier dans La Revue nouvelle et le second sur Routes et déroutes, mais divers faits récents m’incitent à y revenir. L’un d’entre eux est l’apparition, lors de recherches sur Google, de réponses à des questions non posées, toutes générées par l’IA. Ainsi, alors que je cherchais des informations en lien avec mon article « D’Auschwitz à Bruxelles » racontant l’odyssée de mon oncle, j’eus la surprise de voir surgir les questions suivantes : « Où dormir près d’Auschwitz ? », « Quel est le meilleur endroit pour aller à Auschwitz ? » et même « Puis-je porter des shorts à Auschwitz ? ». Ces questions étaient suivies de réponses, puis ces dernières de nouvelles questions. En un mot : l’IA inversait le sens géographique de ma requête et me prenait par la main – le nudge ou « incitation discrète » – comme un touriste qui va se rendre à Auschwitz, en me fournissant des questions non posées avec leurs réponses. Les sources d’information relatives à ma quête étaient repoussées vers le bas, au risque de disparaître. L’écran était occupé par les suggestions de l’IA. Allons-nous croquer ce fruit, comme le fit le père de l’intelligence artificielle, Alan Turing ?
À l’homme qui ne tenait pas en place
« Je n’ai pas envie de définir ce qu’est la pensée, mais si je devais le faire, je ne pourrais probablement ajouter qu’une chose : c’est une sorte de bourdonnement incessant dans ma tête. Je ne pense pas toutefois qu’il soit nécessaire de s’accorder sur une définition »
Alan Turing, Les machines intelligentes, Hermann, 2025 (BBC, janvier 1952)
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