
Sainte-Sophie à Novgorod
(source Wikipédia)
« Un vieux moine me lisait la légende de Novgorod
J’avais soif »
Blaise Cendrars,
La prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France
Le joueur d’échecs russe, Gary Kasparov, était l’invité de l’émission « 28 minutes » sur Arte, ce 25 janvier 2023. Opposant déterminé à Poutine et réfugié aux États-Unis, il arborait un petit drapeau de couleur bleue et blanche sur sa poitrine. Sans le rouge. Le détail a sans doute échappé à beaucoup de spectateurs, peut-être également aux journalistes. Mais il s’agit là des couleurs de la ville de Novgorod, que brandissent de plus en plus les opposants russes au régime poutinien, de leur exil. Il ne s’agit pas de la ville de Novgorod d’aujourd’hui, ni de celle de la légende du vieux moine, évoquée par Blaise Cendrars dans La prose du Transsibérien, mais du « Grand Souverain » Novgorod, écrasé par les autocrates Ivan III et son petit fils Ivan IV, dit « le Terrible ». C’était une république, du moins selon les critères de l’époque. Elle était le comptoir le plus oriental de la Ligue hanséatique et la première capitale de la Rous’, avec Kyiv. D’une certaine manière, l’autocrate Poutine Ier rejoue vis-à-vis de l’Ukraine ce qu’Ivan le Terrible avait fait de Novgorod : la détruire. Remontons vers la Novgorod historique, puis sa destruction par Ivan IV, en établissant des comparaisons avec l’Ukraine.
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