
La montagne de Banne vue de la vallée
(photographie de l’auteur)
Les brumes vibraient sous des rafales filant vers la falaise. Le marcheur n’avait pas d’autre choix que de longer le précipice, afin d’éviter de s’égarer dans les nuées humides qui lui collaient au corps. Ses pieds glissaient dans ses chaussures noircies par la pluie. Il n’était plus très éloigné du sommet, épuisé mais rassuré d’y parvenir. Enfin ! À peine arrivé sur la bosse sommitale, marquée par une pierre griffée d’une croix, il entendit des murmures venant du contrebas. Oscillant avec le vent, ils étaient très faibles, saccadés, implorants. Reprenant son souffle, le marcheur s’approcha du vide pour tenter d’apercevoir leur source qui devait être proche de lui. Elle se situait en haut de la falaise, piquetée d’arbustes comme de flèches. Un homme s’y serait-il accroché ? « Brèche ….ième brè… » finit-il par entendre, proféré d’une voix aigüe et tremblante. Il n’osa crier, par crainte d’effrayer l’homme peut-être suspendu dans le vide. Le marcheur rampa au bord de la falaise, le corps trempé par les herbes. C’est alors qu’il vit une silhouette maigre et longiligne, les mains agrippées à de petits troncs. Leurs regards se croisèrent. C’était donc lui !
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