Les crimes du communisme entre amnésie et dénégation

Holodomor Kiev

Mémorial de Holodomor à Kiev
(photographie de l’auteur)

Dans la nuit du 12 janvier 1937, on frappa à ma porte… Dès ma première minute
d’emprisonnement, il m’apparut clairement que ces arrestations ne relevaient d’aucune erreur et que se réalisait la destruction planifiée de tout un groupe social — tous ceux qui ont gardé dans leur mémoire ce dont il ne fallait pas se souvenir de l’histoire russe des dernières années…

Varlam Chalamov, Cahiers de la Kolyma

Fin janvier, un entrefilet dans la presse nous apprenait que l’organisation russe de défense des droits de l’homme Memorial, qui a notamment pour but l’étude de l’histoire de la répression en URSS, avait subi un contrôle fiscal au printemps 2005. Ce contrôle n’avait rien laissé au hasard : le fisc russe avait réclamé le paiement de « l’impôt social sur les bols » offerts par Memorial à des vétérans du Goulag, lors du cinquantième anniversaire du soulèvement du camp de Kenguir. Il avait également exigé « une fiche de renseignement détaillée sur chaque bénéficiaire ». Au même moment, une pétition, visiblement orchestrée par le Parti du travail de Belgique (PTB) et son réseau, circulait sur le web. Elle appelait au rejet d’une résolution adoptée par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, condamnant « les crimes des régimes communistes totalitaires ». Cette conjonction d’évènements a le mérite d’ouvrir le débat sur la reconnaissance publique des crimes du bolchevisme et de s’interroger sur la nature du postcommunisme dans certains pays. Car, comme le disait Adam Michnik dans une boutade, « Ce qu’il y a de plus terrible dans le communisme est ce qui vient après lui ».

Article publié en avril 2006 dans La Revue nouvelle.

Bernard De Backer, 2006

Téléchargez le fichier pdf de l’article publié dans La Revue nouvelle : Les crimes du communisme

Sur le PTB et la pétition de 2005, voir la page Wikipedia (cet article est cité comme ressource dans la note 140…)

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