
Vladimir Poutine cosmonaute (source Pixabay)
Des observateurs et analystes de la politique russe n’ont pas manqué de nous mettre en garde depuis plusieurs années. Loin de constituer uniquement un « virage autoritaire » visant à reprendre en main une Russie exsangue et humiliée après la chute de l’URSS et les années Eltsine, la politique de Vladimir Poutine adossée aux « structures de force » aurait, selon eux, une ambition bien plus vaste. Le président de la Fédération de Russie n’aspirerait pas seulement à s’affirmer comme protecteur des minorités russes hors du territoire national, à préserver son « étranger proche » d’une propagation démocratique risquant d’atteindre la Russie — et, bien sûr, à maintenir ces pays ex-soviétiques dans sa sphère d’influence. Il viserait également l’affaiblissement de l’Union européenne, voire sa réduction à une mosaïque éclatée d’États nations. L’écrivaine fino-estonienne Sofi Oksanen, auteure de l’angoissant roman Purge (prix Femina étranger 2010), entrevoit même, sur fond de ses recherches documentaires sur l’occupation soviétique de l’Estonie (thème du roman) et de sa sensibilité frontalière, la menace d’une « finlandisation de l’Europe ». Propos qui fait écho à celui de l’historienne Françoise Thom qui, dans un article récent, évoquait « …un projet de vassalisation de l’Europe : car le déclin continu de l’économie russe rend indispensable à Moscou la mainmise sur les ressources financières et technologiques de l’Europe » Poutine serait-il parti « à la conquête de l’Ouest », comme le titrait récemment le journal Libération ?
Bernard De Backer, La Revue nouvelle, éditorial 8/2016
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